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Laurence Skivée / Roma / Le Clignoteur / 13 - 29/11/2015


Laurence Skivée est une plasticienne protéiforme. Sculptrice-emballeuse, dessinatrice, performeuse et collagiste, elle est notamment l’auteure de l’ouvrage « Je m’emballe », édité à La Lettre volée1  et dans lequel, textes et photos à l’appui, elle présente ses « corps-personnalités » et les démarches périphériques à leur création.


Au Clignoteur, qui célèbre avec cet événement sa première année d’existence, Laurence Skivée présente du 13 au 29 novembre 2015, un  nouveau projet : Roma.


Il s’agit de la toute première exposition de photographies de l’artiste.


Jusqu’alors, Laurence Skivée utilise le médium photographique pour archiver, classifier, fixer dans le temps l’ensemble de son œuvre. Avec méthode et quel que soit son projet en cours, la plasticienne garde  invariablement une trace photographiée de toutes les étapes de ses processus créatifs.


La démarche de Roma est quelque peu différente et, à première vue, pourrait sembler marquer une rupture dans ce rapport que Laurence Skivée entretient avec la photo. En effet, durant cinq jours de juillet 2015, la photographe part à la découverte de la ville de Rome. Ne se donnant d’autre contrainte que de  laisser jaillir les surprises, elle prend de nombreuses photos, toutes au zoom afin d’attirer la ville à elle : détails architecturaux, rythmes, formes, scènes d’ambiance et portraits volés. Avec spontanéité, elle nous propose de la suivre dans son rapport sensitif et instinctif à cette métropole qui d’emblée la séduit.


Pourtant, à parcourir la séquence que jalonnent, sur les murs du Clignoteur, les photographies exposées chronologiquement de Roma, il apparaît que Laurence Skivée ne trahit pas, finalement, cette habitude de collection, d’archivage, de témoignage qui empreint le reste de son travail. Les photos, en effet, suivent un parcours extrêmement précis, détaillant avec minutie les observations de la photographe dans cet espace-ville qu’elle aborde pour la toute première fois.


Pour aller plus loin encore dans cette tentative d’épuisement2  de la capitale italienne, Laurence Skivée dessine. Elle a emporté avec elle quatre cahiers d’écolier qu’elle remplira avec rigueur de dessins croqués sur le vif ou jaillis de sa mémoire. Cahiers et photos forment un tout, une trace - témoignage toujours – du passage de son regard sur les choses.


En parallèle de ces photographies et de ces cahiers dessinés, Laurence Skivée présentera également une série de collages réalisés à partir de cartes postales anciennes représentant les fleurons de l’architecture romaine.


Pour le premier anniversaire du Clignoteur, elle réalisera enfin « Le Clignoteur Cellophane », une sculpture originale inspirée du logo du lieu.


L. Baud’huin – 21-10-15


 1 Laurence Skivée, Je m’emballe, La Lettre volée, 2013

2 L’expression est de :  Georges Perec, Tentative d’épuisement d’un lieu parisien, Bourgeois, 1982